Territoires d'industrie : le gouvernement défend un premier bilan « positif » depuis le lancement de la deuxième phase
Par A.W.
Plus de 2 800 actions engagées depuis un peu plus d’un an. C’est l’un des enseignements du premier bilan que vient de présenter le gouvernement concernant le programme Territoires d’industrie depuis que celui-ci a été prolongé et renouvelé en fin d’année 2023.
Une nouvelle phase qui « porte ses fruits », selon le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, qui estime que le bilan est ainsi « positif » dans les 183 territoires labellisés (contre 149, lors de la première phase) – répartis sur 18 régions et 630 intercommunalités – qui doivent mettre en œuvre des actions de reconquête industrielle.
Plus de 2 800 actions menées par les collectivités
Une satisfaction qui contraste avec le scepticisme de la Cour des comptes qui a présenté, il y a quelques mois, son propre bilan, qui portait toutefois sur la première phase du programme (entre 2018 et 2023). Dans son état des lieux particulièrement mitigé, elle estimait surtout que le dispositif n’avait pas su enrayer le déclin de nombreuses régions.
Bien loin de l'« excellent » bilan et de la démarche « extrêmement efficace » vantés par le gouvernement d’Élisabeth Borne en fin d’année 2023, les effets sur l'emploi du programme restaient en fait peu visibles et les financements insuffisamment priorisés, selon les magistrats financiers, qui reconnaissaient, toutefois, que le dispositif avait permis un renforcement de la coopération des acteurs locaux.
Au moment du lancement de la deuxième phase, « en novembre 2023, les territoires proposaient 2 429 actions pour revitaliser l’industrie localement. Un an après, ce sont désormais 2 812 actions qui sont référencées », se félicitent ainsi l’exécutif et l’Agence nationale de la cohésion des territoires, qui porte également ce dispositif qui permet aux territoires labellisés d’élaborer un plan d’action « coconstruit par les élus et les industriels ».
Les actions relevant de la « compétence et attractivité » restent ainsi la préoccupation majeure des Territoires d’industrie (32 %), devant la transition écologique (24 %), le foncier industriel et l’innovation à égalité (18 %). S’agissant de leur état d’avancement, 8 % des projets accompagnés ont été réalisés, tandis que 36 % sont en cours de réalisation, 13 % en cours d’instruction et 19 % en attente d’action à initier.
163 projets à forte ambition écologique
Pour mémoire, ce programme vise à accompagner les territoires les plus industriels du pays dans leur démarche de reconquête industrielle, en favorisant l’accès prioritaire des entreprises et des collectivités aux services et aux financements proposés par l’État. Pour la deuxième phase, qui doit se poursuivre jusqu’en 2027, leurs actions doivent être élaborées autour du foncier, des compétences, de l’innovation et de la transition énergétique.
Il a notamment été prévu une enveloppe de 500 millions d’euros sur cinq ans provenant du Fonds vert afin de soutenir le « développement industriel durable dans les territoires » avec « des projets structurants et ambitieux sur le plan environnemental ».
Et sur ce point, « la première année apporte déjà des résultats concrets avec près de 163 projets d’investissement à forte ambition écologique », se targue Marc Ferracci. Dotée de 63 millions d’euros en 2024 dans le cadre du Fonds vert, l’enveloppe Territoires d'industrie consacrée à la transition écologique a ainsi permis « 776 millions d’euros d’investissement industriels », ainsi que la « création prévisionnelle » de « 2 600 emplois, dont 1 300 conditionnées par les aides accordées ».
Dans le détail, « 78 % des projets contribuent à l’atténuation du changement climatique » et « 66 % [d’entre eux] à la transition vers une économie circulaire ». De quoi « renforcer » les filières industrielles de la transition écologique.
Vers un « rebond industriel » pour 15 territoires
Défendant son « appui renforcé » en ingénierie et en financement, le gouvernement rappelle que l’animation des réseaux locaux s’appuie désormais sur 162 chefs de projet co-financés par l’État et les collectivités. Ces derniers ont pour mission de mobiliser et coordonner les parties prenantes du programme à l’échelle locale (collectivités, élus locaux, opérateurs de l'État, acteurs privés).
Citant en exemple, la « task force » créée en Provence-Alpes-Côte-d’Azur a ainsi recensé, après un an d’existence, « 140 sollicitations avec un taux de réponse favorable qui atteint 80 % ». Reste que s’ils sont largement répartis sur le territoire métropolitain, on peut constater qu’ils restent encore presque totalement absents dans l’Outre-mer, à l’exception de La Réunion.
En outre, près de 4 millions d’euros ont été alloués pour proposer des solutions d’ingénierie nécessaires à la structuration de projets complexes. Parmi l’offre de l’ANCT, « les Fabriques prospectives accompagnent individuellement et collectivement les territoires afin de travailler sur une transition d’intérêt national et territorial ». En 2023-2024, « deux Fabriques ont mobilisé des Territoires d’industrie : "Attractivité des métiers et des compétences industriels" et "Entrées de villes" ».
Par ailleurs, l’accompagnement a été renforcé pour financer les projets. Le déploiement du dispositif France 2030 « Rebond industriel » opéré par Bpifrance pour le compte de l’État a ainsi permis de soutenir 15 territoires confrontés à une transformation profonde de leur tissu. Ils ont été soutenus à hauteur de près de 40 millions d’euros.
Afin d’« allier industrie et sobriété foncière », 55 sites à fort potentiel de développement industriel ont également été labellisés « sites clés en main » dans le but de préparer l’accueil de nouvelles usines. « Cela représente plus de 2 900 hectares de surfaces au total dont plus d’un tiers issu de recyclage foncier (30 sites concernés) », indique le gouvernement, qui souligne que, « sur les sites labellisés, six sites sont prêts à accueillir des industriels dès début 2025, 25 sites seront disponibles à court terme et 24 sites seront prêts avant 2030 ».
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